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Hausse inédite des droits d’enregistrement à Paris : ce que cela change pour les acquéreurs en 2024

Paris franchit un cap historique : les frais de mutation immobilière grimpent en flèche

Une décision qui pourrait bien redessiner le paysage des transactions dans la capitale et au-delà.

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Un tournant sans précédent dans l’immobilier parisien

Pour la première fois en France, la Ville de Paris a officiellement augmenté les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), plus communément appelés frais de notaire. Cette mesure, entrée en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2024, marque un virage majeur dans la fiscalité locale, avec des répercussions directes sur le coût d’acquisition d’un bien.

Contrairement aux ajustements ponctuels observés dans d’autres départements, cette hausse s’inscrit dans une stratégie délibérée visant à renflouer les caisses de la métropole tout en répondant aux enjeux du logement. Mais quels sont les chiffres clés de cette réforme ? Et surtout, qui en paiera le prix ?

Les chiffres qui font trembler les acquéreurs

Jusqu’à présent, les DMTO à Paris s’élevaient à 4,50 % du prix de vente pour les logements anciens (contre 5,09 % en moyenne en Île-de-France). Désormais, ce taux passe à 5,25 %, soit une augmentation de 0,75 point.

Exemple concret : - Pour un appartement acheté 800 000 €, les frais de notaire (hors émoluments) passaient de 36 000 € à 42 000 € – une différence de 6 000 € à débourser en plus. - Sur un bien à 1,5 million d’euros, l’écart atteint 11 250 €.

> « Cette hausse va alourdir significativement la charge pour les ménages, surtout dans un contexte où les taux d’emprunt restent élevés », souligne Maître Sophie Durand, notaire à Paris.

Pourquoi Paris ose-t-il cette hausse ?

Plusieurs raisons expliquent cette décision audacieuse :

Besoin de financements locaux : La Ville justifie cette mesure par la nécessité de soutenir les investissements dans les logements sociaux et la rénovation énergétique. Les recettes supplémentaires pourraient atteindre plusieurs centaines de millions d’euros par an.

Alignement sur les départements voisins : Paris était jusqu’ici l’un des territoires où les DMTO étaient les plus bas. Cette hausse permet de rééquilibrer la fiscalité régionale.

Lutte contre la spéculation : En rendant l’achat plus coûteux, la mairie espère freiner les investisseurs purement spéculatifs et favoriser les résidents principaux.

Mais cette stratégie n’est pas sans risques…

Quels impacts pour le marché immobilier ?

1. Un coup dur pour les primo-accédants

Les ménages modestes et les jeunes actifs, déjà pénalisés par des prix au m² record (plus de 10 000 €/m² en moyenne), voient leur budget encore plus serré. Certains pourraient reporter leur projet ou se tourner vers la petite couronne, où les frais restent moins élevés.

2. Un effet domino sur les prix ?

Les professionnels craignent une baisse des transactions, surtout dans le haut de gamme. « Les vendeurs pourraient être tentés de baisser leurs prix pour compenser la hausse des frais », explique un agent immobilier du 16ᵉ arrondissement. À l’inverse, certains observateurs anticipent une stagnation des valeurs, les acquéreurs étant moins enclins à négocier.

3. Les notaires en première ligne

Bien que les émoluments des notaires (leur rémunération) ne soient pas concernés par cette hausse, ces derniers devront gérer la frustration des clients et adapter leurs conseils. Certains cabinets parisiens prévoient déjà une augmentation des demandes de simulations pour anticiper les coûts.

Comment anticiper cette hausse ?

Pour les acheteurs, quelques pistes existent :

🔹 Négocier le prix de vente : Une réduction de 0,75 % sur le bien peut compenser la hausse des DMTO. Un argument à utiliser lors des discussions.

🔹 Privilégier le neuf : Les logements neufs bénéficient de frais de notaire réduits (environ 2-3 %), une alternative intéressante malgré des prix souvent plus élevés à l’achat.

🔹 Se tourner vers les dispositifs d’aides : Prêt à taux zéro (PTZ), prêts Action Logement… Les aides publiques peuvent atténuer l’impact.

🔹 Accélérer les projets en cours : Les promesses de vente signées avant le 1ᵉʳ janvier 2024 échappent à la hausse – une raison de plus pour finaliser rapidement.

Et demain ? D’autres départements suivront-ils ?

L’initiative parisienne pourrait faire des émules. Plusieurs métropoles, comme Lyon ou Bordeaux, étudient des mesures similaires pour renforcer leurs budgets. « Si Paris s’en sort sans effondrement du marché, d’autres villes oseront », prédit un économiste spécialisé.

Cependant, le gouvernement surveille de près ces évolutions. Une harmonisation nationale des DMTO n’est pas exclue à moyen terme, pour éviter les distorsions entre territoires.

Conclusion : un pari risqué, mais calculé

En augmentant les frais de notaire, Paris prend un virage fiscal audacieux, avec des conséquences encore difficiles à mesurer. Si l’objectif affiché – financer le logement social et la transition écologique – est louable, le risque est de peser davantage sur des ménages déjà fragilisés.

Une chose est sûre : 2024 s’annonce comme une année charnière pour l’immobilier parisien, entre adaptations forcées et nouvelles stratégies d’achat. Aux acquéreurs de jouer finement pour limiter la casse… ou de reporter leurs rêves de pierre dans la capitale.

Et vous, cette hausse change-t-elle vos projets immobiliers ? Partagez votre avis en commentaire !