L’alternance, un levier stratégique pour dynamiser les études notariales
L’alternance, un atout méconnu pour les études notariales
Dans un secteur où la transmission des compétences et l’attraction des jeunes talents deviennent des enjeux majeurs, l’alternance émerge comme une solution clé pour les notaires. Loins des idées reçues, ce dispositif ne se limite pas à une simple aide au recrutement : il s’agit d’un levier stratégique pour moderniser la profession, fidéliser les collaborateurs et préparer l’avenir des études. Voici pourquoi et comment l’adopter avec succès.
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Pourquoi l’alternance séduit (enfin) les notaires
1. Un vivier de talents à former sur mesure
Contrairement aux recrutements classiques, l’alternance permet de mouler des profils aux besoins spécifiques de l’étude. Les alternants, souvent issus de formations juridiques ou administratives, acquièrent une expérience terrain immédiate tout en bénéficiant d’un enseignement théorique adapté. Résultat : des collaborateurs opérationnels plus rapidement, avec une connaissance fine des processus notariaux.
> « Un alternant, c’est un investissement à moyen terme. En trois ans, il maîtrise nos outils et notre culture, bien au-delà d’un stagiaire. » — Maître L., notaire en Île-de-France
2. Une réponse concrète à la pénurie de main-d’œuvre
Avec un tiers des notaires âgés de plus de 50 ans (source : Conseil Supérieur du Notariat, 2023), la profession fait face à un défi démographique. L’alternance offre une solution durable pour : - Attirer des jeunes vers un métier parfois perçu comme austère. - Former la relève en interne, réduisant les risques de turnover. - Diversifier les profils, avec des alternants issus de parcours variés (BTS, licences pro, masters).
3. Des aides financières non négligeables
Saviez-vous que les études notariales peuvent bénéficier d’aides substantielles pour embaucher en alternance ? Entre les exonérations de charges sociales, les primes à l’embauche (jusqu’à 8 000 € pour certains contrats) et les subventions régionales, le coût réel d’un alternant est souvent inférieur à celui d’un salarié classique. Un argument de poids pour les petites structures.
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Comment réussir son recrutement en alternance ?
Étape 1 : Cibler les formations adaptées
Toutes les filières ne se valent pas. Pour maximiser les chances de succès, privilégiez : - Les BTS Notariat (idéal pour les tâches administratives et la rédaction d’actes). - Les licences pro Métiers du notariat (pour des compétences plus techniques). - Les masters en droit notarial (pour former des futurs clés en main).
Conseil : Collaborez avec les écoles partenaires (comme l’INFN) pour identifier les candidats motivés.
Étape 2 : Structurer l’accueil et le tutorat
Un alternant mal accompagné est un alternant qui part. Pour éviter l’écueil : ✅ Désigner un tuteur dédié (expérimenté et volontaire). ✅ Établir un parcours progressif (de l’archivage à la rédaction d’actes simples). ✅ Organiser des points réguliers pour ajuster les missions.
Exemple : Chez Notaires & Associés (Lyon), les alternants bénéficient d’un livret de compétences suivi mensuellement.
Étape 3 : Valoriser l’expérience pour fidéliser
Pour transformer l’essai en CDI : - Impliquez-les dans des dossiers stimulants (ex : successions, ventes immobilières). - Proposez des formations complémentaires (logiciels métiers, anglais juridique). - Mettez en avant leur contribution (newsletter interne, remerciements publics).
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Témoignages : des notaires convaincus
« Une révélation pour notre étude »
Maître D., notaire en Bretagne, a recruté deux alternants en 2022 : « Au début, j’étais sceptique sur le temps à consacrer. Aujourd’hui, l’une d’elles gère seule les dossiers de donation ! »« Un coup de jeune bienvenu »
Pour Maître T., à Bordeaux, l’alternance a rajeuni l’image de l’étude : « Les clients adorent voir des visages nouveaux. Et nos alternants apportent une énergie contagieuse. »---
Les pièges à éviter
⚠ Négliger la sélection : Un alternant non motivé peut coûter cher en temps et en énergie. Privilégiez les entretiens en situation (ex : rédaction d’un acte simple).
⚠ Sous-estimer l’investissement initial : Comptez 2 à 3 mois pour qu’un alternant soit autonome. Anticipez cette phase.
⚠ Oublier la dimension humaine : Un alternant n’est pas un salarié à moindre coût. Intégrez-le à l’équipe (repas, séminaires, team-building).
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En conclusion : un pari gagnant-gagnant
L’alternance n’est plus une option, mais une nécessité stratégique pour les études notariales. Elle permet de : ✔ Former des collaborateurs sur mesure, alignés sur les valeurs de l’étude. ✔ Réduire les coûts de recrutement grâce aux aides publiques. ✔ Moderniser l’image du notariat auprès des jeunes générations.
Et vous, quand passez-vous à l’action ?
Pour aller plus loin : Consultez le guide pratique de l’alternance du Conseil Supérieur du Notariat ou contactez votre Chambre Départementale pour un accompagnement personnalisé.
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Crédit image : CartoImmo